Espagne : A Contracorriente Films, la salle virtuelle et l’écosystème de l’industrie du cinéma
Entretien avec Eduardo Escudero
Le 6 avril, A Contracorriente Films - société de distribution espagnole qui a les droits de plus de 1500 films - a lancé la Sala Virtual de Cine pour y proposer des films de son catalogue en collaboration avec les salles de cinéma. Aujourd'hui, la plateforme compte plus de 30 000 utilisateurs enregistrés. 81 cinémas partenaires et d'autres distributeurs l'ont rejointe pour diffuser leurs propres contenus. Nous avons parlé à Eduardo Escudero de sa vision générale de l’industrie qui est, selon lui, un écosystème où les salles devraient toujours avoir la priorité.
Pourriez-vous nous parler un peu de l'évolution de A Contracorriente Films et de vos activités dans l’exploitation ?
L'aventure de A Contracorriente Films a débuté en 2009 avec nos premières sorties au printemps 2010. Nous sommes surtout distributeur de films indépendants que nous pourrions qualifier de "Feel Good". Nous produisons également quelques films par an et depuis 2014 nous gérons les cinémas Conde Duque Alberto Aguilera, Goya et Santa Gracia à Madrid.
En outre, depuis 2015, nous exploitons les cinémas Verdi (Barcelone et Madrid). Ce sont tous des cinémas de centre-ville, mais contrairement aux cinémas Verdi, qui programment des films d'auteur et surtout européens en VO, les cinémas Conde Duque sont plus commerciaux et programment des films doublés.
Comment l'initiative de la salle virtuelle a-t-elle vu le jour et quels en sont les acteurs?
La Sala Virtual de Cine n’est pas née pendant le confinement. Nous travaillions déjà sur un service à la demande pour compléter le travail des cinémas Verdi. Le projet a pris un tournant décisif avec la crise sanitaire. Comme nous voulions continuer à communiquer avec nos spectateurs pendant la fermeture, nous avons décidé de le lancer. Nous avons compris que s’il s’agissait d’un bon outil de communication pour nos cinémas, il le serait aussi pour les autres. Au jour d’aujourd’hui, nous avons 81 cinémas associés.
Nous avons également commencé à travailler avec d'autres distributeurs. Le 8 mai, nous avons sorti Wojtyla : the research (José María Zavala) du distributeur European Dreams Factory et nous sortirons bientôt Bacurau (Juliano Dornelles, Kleber Mendonça Filho) du distributeur La Aventura Audiovisual.
Dans La Sala Virtual de Cine, les spectateurs peuvent avoir accès aux films en premières sortie et en reprise pendant 72 heures pour le prix d’une entrée au cinéma de 6,95 euros.
Nous sommes heureux que les cinémas et les distributeurs espagnols puissent en bénéficier.
Avez-vous été inspiré par d'autres modèles ?
Oui, nous avons fait des recherches sur Picl aux Pays-Bas et avons été en contact avec eux, mais nous avons finalement décidé de créer notre propre service. Picl est intéressant parce que c'est un modèle qui partage nos valeurs. Les cinémas occupent et doivent continuer à occuper un rôle majeur - et prioritaire - dans les sorties de films. Les cinémas, en plus d'être le meilleur endroit pour regarder des films, leur apportent une notoriété qu'aucun autre canal ne peut leur donner.
Mais nous devons également comprendre que les temps changent et que la crise sanitaire a été un accélérateur de changement. C'est pourquoi nous devons nous interroger sur les stratégies que nous voulons adopter à l'avenir. Les films plus fragiles ou qui ont un public de niche, comme les documentaires par exemple, disposent désormais de l’outil numérique qui, avec la collaboration des salles de cinéma, leur donne une seconde chance.
Nous sommes ouverts à la collaboration et à l'échange d'expériences avec Picl et des initiatives similaires dans d'autres pays. Nous sommes également en contact avec Lucky Red pour MioCinema (Italie) et je pense que nous continuerons à partager des connaissances et stratégies qui seront fructueuses pour l'avenir du modèle.
Était-ce un projet techniquement compliqué à mettre en place ?
Très compliqué. Même si nous travaillions depuis un certain temps avec une entreprise qui nous a aidés et a facilité le démarrage, nous avons continué à travailler pour l'améliorer et offrir un produit optimal avec la valeur ajoutée apportée par le soutien des cinémas.
Y a-t-il des tendances ou des chiffres que vous pouvez partager avec nous ?
Les villes les plus cinéphiles comme Madrid et Barcelone, où se trouvent de bons cinémas - tous membres d'Europa Cinemas - sont celles qui génèrent le plus de trafic, même dans le cas où les salles n’ont pas participé à l’initiative.
L'industrie cinématographique est un écosystème et les cinéphiles qui vont au cinéma sont désormais abonnés à des plateformes. Les spectateurs qui voient des films sur des plateformes et qui aiment un réalisateur ou le découvrent sur place, vont essayer de voir les prochains films du réalisateur dans les salles de cinéma.
Que pensez-vous d'une éventuelle reconnaissance des séances virtuelles, pour les considérer comme des séances réelles?
Cela aurait du sens et sera peut-être nécessaire à l'avenir. Mais à condition que la salle demeure le premier lieu de projection. Il est très important que toutes ces initiatives soient étroitement liées aux cinémas et que la priorité dans les sorties soit donnée aux cinémas. Nous avons l'intention de venir en complément et pas de nous substituer à la salle.
Les cinémas sont autorisés à ouvrir le 25 mai. Comment voyez-vous la réouverture en Espagne?
Dans certaines régions, il est possible d'ouvrir depuis le 25 mai, mais en réalité les distributeurs n’ont pas voulu sortir de films, probablement parce qu'il n’y a pas assez de temps pour préparer les sorties. Les cinémas ne peuvent pas non plus récupérer des films passés et programmer des classiques pendant un mois.
Tout semble indiquer que le 26 juin est la date à laquelle les films vont sortir, ce qui coïncide avec l’ouverture de la majorité des salles. A Contracorriente Films a offert à toutes les salles de cinéma le film Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore) qui sera programmé lors de la première séance le 26 juin prochain comme un événement pour célébrer le retour au cinéma. Nous espérons que de nombreux cinémas se joindront à l'initiative.
Et Cines Verdi ?
Les cinémas Verdi vont ouvrir le 19 juin et leur première séance sera Cinema Paradiso. Nous reprendrons ensuite des titres qui étaient à l’écran avant la fermeture des cinémas et quelques classiques. Nous avons besoin d’une semaine pour nous préparer logistiquement à la nouvelle réalité et appliquer les mesures de précaution sanitaire avant les nouvelles sorties.
Les Verdi de Barcelone organisent du 25 juin au 2 juillet le BCN Film Fest qui a lieu en général autour de la Saint Georges – 23 avril, la journée du livre. Pour les raisons que nous connaissons tous, nous avons dû le décaler et ce sera le premier festival physique post-confinement en Espagne. Nous avons voulu l'organiser pour collaborer à cet objectif commun de voir le public revenir dans les cinémas en même temps qu'il ouvrent les uns après les autres. En respectant évidemment toutes les mesures sanitaires pour assurer la sécurité des téléspectateurs.
Quelles sont les sorties déjà confirmées en Espagne pour la réouverture ?
A Contracorriente Films a des sorties très ambitieuses en juillet pour faire revenir le public dans les salles. Il nous a semblé nécessaire d’offrir des films importants de notre catalogue à l’exploitation dans cette période critique de réouverture. Nous avons décidé de prendre le risque plutôt que d’attendre novembre.
Les films que nous avons programmés sont :
3 juillet : La lista de los deseos (Álvaro Díaz Lorenzo)
10 juillet : Dersu Uzala (Akira Kurosawa)
17 juillet : The Peanut Butter Falcon (Tyler Nilson et Michael Schwartz)
24 juillet : Military Wives (Peter Cattaneo)
14 août : Uno Para Todos (David Ilundain)
4 septembre : De Gaulle (Gabriel Le Bomin)
Par ailleurs, Warner Bros va sortir Pinocchio (Matteo Garrone) le 3 juillet et sûrement Tenet (Christopher Nolan) le 17 juillet. Enfin, Disney pour sa part a programmé Mulan pour le 24 juillet.
En août, nous avons la deuxième partie de Padre no hay más que uno (Santiago Segura), une comédie locale qui pourrait dynamiser les entrées.
Les cinémas qui ne rouvriront pas seront-ils nombreux, d’après vous ?
Je pense que toutes les salles vont rouvrir. Mais la fermeture des salles ne dépend pas de la période de confinement, plutôt des résultats de la réouverture.
Si les aides s'arrêtent, que se passera-t-il si le public ne retourne pas au cinéma ? Si, dans les premières semaines suivant la réouverture, il n'y a pas de public, des salles vont fermer mais aussi des distributeurs.
Que pensez-vous de l'aide extraordinaire décidée par le gouvernement pour les cinémas (13 252 000 euros) ?
En Espagne, des mesures pertinentes ont été prises pour aider les salles à traverser cette période difficile et le gouvernement a choisi de soutenir leur réouverture avec un budget de 13,2 millions d'euros qui ira aux installations pour assainir les lieux. Cependant, il manque une tierce partie pour réactiver le marché : le public. Sans lui, tous les efforts que nous avons faits seront vains.
Par conséquent, je crois que nous devons aller plus loin, avec des mesures de subvention pour le public par les autorités nationales, régionales et communautaires. Une grande fête du cinéma subventionnée à 50% permettrait au public de retourner plus vite au cinéma.
En Espagne, avec un budget de 15 millions d'euros, nous pourrions attirer 5 millions de spectateurs - si le billet coûte 6 euros, le spectateur paierait 3 euros. Je suis sûr que de cette façon, la dynamique de la fréquentation du cinéma serait réactivée en un temps record.
Pensez-vous qu'après la crise, le gouvernement sera ouvert à la création d'une ligne de soutien régulière pour les cinémas ?
Jusqu'à présent, l'aide directe aux cinémas n'a jamais existé. Le gouvernement espagnol a toujours soutenu que l'exploitation est de la responsabilité des Communautés Autonomes. Pour moi, il s’agit plutôt d’une question de volonté. J'espère que cette situation est un pas vers la compréhension par les autorités de l'importance des cinémas. Peu à peu, les politiciens à tous les niveaux, européen, national ou régional, réalisent que l'industrie cinématographique est un écosystème. La majeure partie de l'argent a toujours été consacrée à la production, mais ils ont réalisé que l'exploitation et la distribution sont très importantes. La preuve en est l'existence d'Europa Cinemas et le soutien que le programme Media a historiquement apporté à la distribution. Mais malgré cela, nous avons besoin de plus de connexion dans cet écosystème. Ce qui est bien pour une partie a toujours un effet positif sur le reste.
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May 2020
Irene Angel Echeverri
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A Contracorriente Films – distribuidora española con más de 1,500 títulos en su catálogo - lanzó el 6 de abril la Sala Virtual de Cine para ofrecer películas en colaboración con los cines. Hoy tiene más de 30,000 usuarios registrados, 81 cines españoles asociados y otros distribuidores locales se han sumado para estrenar sus propios contenidos. Hablamos con Eduardo Escudero que tiene una visión holística y considera que, dentro del ecosistema de la industria, los cines siempre deben tener prioridad al momento de los estrenos.
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¿Podrías por favor contarnos un poco sobre la evolución de A Contracorriente Films y vuestras actividades de explotación?
Nosotros iniciamos la aventura de A Contracorriente Films con su constitución en 2009 y los primeros estrenos en la primavera de 2010. Somos esencialmente distribuidores de películas independientes que podríamos llamar “Feel good”. También producimos un par de películas al año y desde 2014 gestionamos los cines Conde Duque Alberto Aguilera, Goya y Santa Gracia en Madrid.
Además, desde el 2015 somos exhibidores de los cines Verdi en Barcelona y Madrid. Todos son cines de centro ciudad pero a diferencia de los Verdi que son cines de autor y mayoritariamente europeo en versión original, los de Conde Duque son más comerciales y en versión doblada.
¿Cómo ha nacido la iniciativa de la Sala Virtual de Cine y qué otros actores están implicados?
La Sala Virtual de Cine no nace de cero durante la situación de confinamiento, ya veníamos trabajando en un servicio a la demanda que complementase el trabajo de los cines Verdi.
El proyecto tuvo un giro en el último momento con la situación de la crisis sanitaria. Como nos preocupaba seguir en contacto con nuestros espectadores durante el cierre de los cines, decidimos lanzar el proyecto como una herramienta de comunicación y en el proceso entendimos que también podría ayudar a los otros cines a continuar en contacto con sus públicos. Al día de hoy se han adherido 81 cines.
También empezamos a trabajar con otros distribuidores por ejemplo, el 8 de mayo estrenamos Wojtyla: la investigación (José María Zavala) del distribuidor European Dreams Factory y próximamente vendrá el estreno de Bacurau (Juliano Dornelles, Kleber Mendonça Filho) de la distribuidora La Aventura Audiovisual.
En La Sala Virtual de Cine los espectadores pueden acceder durante 72 horas a películas de estreno y reestreno al precio de una entrada normal de cine 6,95 euros.
Estamos contentos que esta sea una herramienta de la que se puedan beneficiar tanto cines como distribuidores de España.
¿Te has inspirado de otros modelos?
Sí. Estuvimos investigando sobre Picl en los Países Bajos y hemos estado en contacto con ellos pero finalmente decidimos crear nuestro propio servicio.
Me pareció una iniciativa interesante porque es un modelo que comparte nuestros valores. Las salas de cine ocupan y deben continuar ocupando un rol principal - y prioritario - en el estreno de las películas. Los cines, aparte de ser el mejor lugar donde se pueden ver las películas, les otorgan un sello de marca que ningún otro canal de distribución les puede otorgar.
Pero también debemos entender que los tiempos están cambiando y la crisis sanitaria ha sido un acelerador de cambios. Por eso debemos preguntarnos sobre las estrategias que queremos adoptar en el futuro frente a la explotación de las películas. Aquellas que son más frágiles o que tienen un público de nicho como los documentales por ejemplo, ahora tienen esta herramienta digital para darles una segunda oportunidad en colaboración con los cines.
Estamos abiertos a colaborar e intercambiar experiencias con Picl y otras iniciativas similares de otros países. También estamos en contacto con Lucky Red para el MioCinema (Italia) y creo que seguiremos compartiendo conocimientos y estrategias que serán muy fructíferos para el futuro del modelo.
¿Técnicamente fue un proyecto complicado de poner en marcha?
Fue complicado. Aunque nosotros ya veníamos trabajando desde hace un tiempo con una empresa que nos ayudó y nos facilitó la puesta en marcha inmediata, seguimos trabajando para mejorarla y poder ofrecer un producto óptimo con el valor diferencial que significa tener el apoyo de los cines.
¿Hay tendencias o cifras que nos puedas compartir?
Las ciudades cinéfilas como Madrid y Barcelona, donde están esos buenos cines - todos miembros de Europa Cinemas -, hayan o no participado en esta iniciativa, son las que más tráfico están generando.
La industria del cine es un ecosistema y los cinéfilos que van al cine, hoy están abonados en plataformas. A su vez, las personas que ven cine en plataformas y les gusta un director o lo descubren allí, van a tratar de ver las próximas películas del director en cines.
¿Qué opinas de un posible reconocimiento de los pases de la Sala Virtual de Cine como si fueran pases normales en los cines?
Tendría sentido y posiblemente sea necesario en un futuro. Pero, siempre y cuando, el primer lugar en el que se exhibió la película haya sido en una sala de cine. Es muy importante que todas estas iniciativas estén muy vinculadas a los cines y se entienda que la prioridad en los estrenos la tienen las salas de exhibición. Pretendemos complementar, no sustituir.
Los cines están autorizados a abrir el 25 de mayo ¿Cómo ves la reapertura en España?
En determinadas zonas se puede abrir el 25 de mayo pero, la realidad es que en junio las distribuidoras no se han animado a estrenar, probablemente porque no hay tiempo tampoco para preparar los estrenos. Las salas no pueden recuperar títulos y programar clásicos por un mes.
Todo parece indicar que el 26 de junio es la fecha donde van a colocarse los primeros estrenos coincidiendo con la fecha en la que la mayoría de los cines de España deberían estar operativos de nuevo. A Contracorriente Films ha ofrecido a todos los cines la película Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore) para que sea programada en su primera sesión el 26 de junio como un evento memorable de regreso al cine. Esperamos que muchas salas se adhieran a la iniciativa.
¿Y los cines Verdi?
Los cines Verdi abrirán el 19 de junio y su primera sesión será justamente de la película Cinema Paradiso. Luego se programarán películas que estaban en cartelera al momento del cierre y otros clásicos. Necesitamos una semana para prepararnos logísticamente a la nueva realidad y aplicar las medidas de precaución sanitaria antes de recibir estrenos.
Además, los cines Verdi de Barcelona organizan del 25 de junio al 2 de julio el BCN Film Fest que se hace en torno al día de Sant Jordi - el 23 de abril día del libro - . Por las razones que todos conocemos lo tuvimos que aplazar y va a ser el primer festival presencial post-confinamiento de España. Esta edición, además, añade su granito de arena -al coincidir con las fechas de reapertura de los cines- al propósito común de fomentar el regreso del público. Evidentemente respetando todas las medidas sanitarias para garantizar la seguridad de los espectadores.
¿Qué estrenos hay confirmados para la apertura de los cines en España?
A Contracorriente Films tiene entrenos muy ambiciosos programados en julio para la recuperación del público en las salas. Nos ha parecido necesario ofrecer películas importantes de nuestro slate a la exhibición para el período crítico de la reapertura. Hemos decidido tomar el riesgo de estrenarlas en vez de esperar noviembre.
Estas son las películas que tenemos programadas para estreno:
3 de julio: La lista de los deseos (Álvaro Díaz Lorenzo),
10 de julio: Dersu Uzala (Akira Kurosawa), (reposición)
17 de julio: The Peanut Butter Falcon (Tyler Nilson y Michael Schwartz)
24 de julio: Military Wives (Peter Cattaneo).
14 de agosto: Uno Para Todos (David Ilundain)
4 de septiembre: De Gaulle (Gabriel Le Bomin)
Por otro lado, Warner Bros va a estrenar Pinocho (Matteo Garrone) el 3 de julio y seguramente Tenet (Christopher Nolan) el 17 de julio. Por último, sigue en calendario por parte de Walt Disney el estreno de Mulán el 24 de julio.
Y en agosto viene la segunda parte de Padre no hay más que uno (Santiago Segura) que puede ser una comedia local dinamizadora de la taquilla.
¿Crees que van a haber muchos cines que no reabrirán sus puertas en España?
Yo creo que todos los cines reabrirán. Pero, el cierre definitivo no va a depender del período de confinamiento sino de los resultados a partir de la apertura.
Si las ayudas gubernamentales decaen ¿Qué sucedería si el público no regresa a las salas? Si en las primeras semanas de reapertura no hay público, no solo van a haber cines que van a cerrar sino también, distribuidoras que van a desaparecer.
¿Qué piensas de la ayuda extraordinaria que ha decretado el gobierno para los cines (13’252,000 de euros)?
En España se adoptaron medidas pertinentes para ayudar los cines a pasar por este momento difícil y el gobierno optó por apoyarlos en la reapertura con un presupuesto de 13,2 millones de euros para inversiones en adecuación de instalaciones con medidas para higienización, etc. Pero, falta una tercera parte para reactivar el mercado: El público. Sin ellos todos los esfuerzos que hemos estado haciendo todos los actores serán en vano.
Por lo tanto, creo que nos la estamos jugando al fiarlo todo al producto, a la seguridad y a “las ganas de volver al cine de la gente” y creo que para completar la apuesta desde las autoridades nacionales, regionales y comunitarias se debería subvencionar al público. Una gran fiesta del cine subvencionada por el estado en un 50% permitiría que el público regrese al cine más rápido.
En España, con un presupuesto de 15 millones de euros podríamos traer 5 millones de espectadores – con un tiquete a 6 euros, el espectador pagaría 3 euros -. Estoy seguro que de esta manera la dinámica de asistencia a las salas se reactivaría en tiempo record.
¿Crees que después de la crisis el gobierno va estar abierto a la creación de una línea de ayudas periódica para los cines?
Hasta ahora las ayudas directas a los cines nunca habían existido. El gobierno central español siempre había argumentado que la exhibición es competencia de las Comunidades Autónomas. Para mí es más una cuestión de voluntad. Yo espero que esta situación sea un paso a la comprensión de la importancia de los cines por parte de las autoridades públicas. Poco a poco, los políticos a todos los niveles: Europeos, nacionales o regionales, se van dando cuenta que la industria del cine es un ecosistema. La mayor parte del dinero siempre ha ido a la producción pero, se han venido dando cuenta que la exhibición y la distribución son muy importantes. La prueba de esto es la existencia de Europa Cinemas y del apoyo que el programa Media ha dado históricamente a la Distribución. Sin embargo, aun así, nos falta más conexión entre todos porque en este ecosistema lo que es bueno para una de las partes tiene un impacto positivo en el resto.
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Mayo 2020
Irene Angel Echeverri