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Présenté à Sundance (Etats-Unis) début 2018 puis sorti au Danemark le 14 juin, ce premier long-métrage de Gustav Möller, thriller présentant la particularité de se dérouler entièrement en huis-clos (mais aussi au téléphone) connaît une carrière rapide à l’international. Vendu sur de nombreux territoires par Trustnordisk, il sort cet automne dans plusieurs pays européens. Il est déjà l’un des principaux succès nationaux de l’année au Danemark (140 000 entrées) et a réussi sa carrière au Benelux (près de 100 000 spectateurs). Le film a été sélectionné pour représenter le Danemark dans la catégorie de l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

THE GUILTY s’inscrit dans un programme de soutien du Danish Film Institute (DFI), le New Danish Screen, qui a pour particularité de soutenir des films à petit budget en mettant l’accent sur le développement des talents. Créé en 2003, ce programme a déjà connu plusieurs succès et vu passer la plupart des films danois ayant récemment circulé à l’étranger.

Par cet entretien avec la responsable artistique du programme, nous avons voulu apporter un éclairage sur l’un des modes d’intervention les plus originaux du Danish Film Institute.

Le DFI est actuellement engagé dans un processus de réflexion pour définir sa politique pour les années 2019 à 2022. Le Parlement danois devrait adopter en novembre un nouvel accord pour quatre ans. En ce qui concerne l’international, le focus est mis sur les co-productions avec notamment la signature d’un traité avec la France, en août. Les enjeux du financement des films et de leur circulation dans un paysage numérique grandement modifié par les plateformes seront l’occasion de réaliser un autre entretien prochainement.

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Mette Damgaard-Sørensen, directrice artistique du programme New Danish Screen:

THE GUILTY est un premier film et l'acteur principal est peu connu. Selon vous, quels facteurs ont contribué à la rapidité des ventes et à la sortie du film dans les salles de plusieurs pays?

Le succès de THE GUILTY est à mon avis surtout dû à la qualité du film. L’équipe a réussi à réaliser un film qui surprend le spectateur dans ses attentes. Je pense d’autre part que la richesse du concept du film et la précision de sa mise en scène, qui en font un film novateur et unique, lui permettent de se distinguer dans un marché encombré.

Quel est le budget du film et que représente votre soutien?

New Danish Screen est un programme à petit budget où la plupart des films sont entièrement financés pendant le développement et la production. C'est le cas avec THE GUILTY. Le développement du film a duré un an et il a toujours été prévu que le budget soit très bas, environ 450 000 euros.

Comment s'intègre-t-il dans ce programme?

THE GUILTY correspond tout à fait à notre programme avec une équipe de jeunes professionnels sortant de l’Ecole nationale de cinéma. Ils sont venus nous présenter leur idée et nous avons pensé qu’elle pourrait bénéficier d’une production au budget limité.

New Danish Screen a été créé en 2003 avec la volonté de développer les talents et d’encourager l’innovation dans le langage cinématographique. Le système a évolué au fil des ans et soutient actuellement des premiers films ou séries, qu’il s’agisse de fictions, de documentaires ou de formes plus hybrides. Nous travaillons en étroite collaboration avec les talents et nous nous concentrons sur l’optimisation des méthodes de développement, en nous intéressant par exemple au développement visuel et cinématographique du projet. Le programme finance entièrement le développement et la production avec un budget maximum d'environ 800 000 euros.

Au-delà de THE GUILTY, le programme a soutenu d'autres titres primés tels que WINTER BROTHERS de Hlynur Pálmason, qui a reçu quatre prix au Festival de Locarno, notamment celui du meilleur acteur et le Label Europa Cinemas. Citons aussi PARENTS de Christian Tafdrup et son deuxième film, A HORRIBLE WOMAN, WOLF AND SHEEP de Shahrbanoo Sadat, qui a remporté le prix de la CICAE à la Quinzaine des Réalisateurs, ainsi que THE CHARMER de Milad Alami, primé à San Sebastian et Chicago, ou encore SHELLEY de Ali Abbasi, présenté en première à la Berlinale.

Quelle est la place de l’innovation dans les objectifs du programme?

New Danish Screen se concentre principalement sur le développement de talents et vise à dépasser les limites de l’art cinématographique. L'objectif est d'étudier et d'essayer de nouvelles méthodes de développement, de production et de distribution des films. Le système finance des initiatives qui mettent en place de nouveaux processus et méthodes de travail.

Par exemple, il y a quelques années nous avons lancé Skitsen (The Sketch), une initiative axée sur le développement dans laquelle les cinéastes commençaient par réaliser un sketch de 12 minutes comme une étude préalable de leur idée avant de passer au scénario. Une autre initiative concerne les nouveaux ”Webisodes” danois au travers de laquelle nous soutenons des projets artistiques développés sous forme de séries destinées aux plateformes numériques.

Soutenez-vous également la circulation de ces films?

Le Danish Film Institute peut, dans le cadre de sa stratégie de financement globale, fournir un soutien et un accompagnement pour la distribution nationale des films danois, que ce soit au cinéma ou via d’autres canaux de distribution.

Sur le plan international, nous soutenons la circulation des films en festival et finançons également des activités qui font la promotion des films, qu’il s’agisse de promotion artistique ou commerciale. Notre département international travaille avec les producteurs et vendeurs pour donner la plus grande visibilité possible aux films, dans les festivals et sur les marchés, ainsi que dans d’autres événements cinématographiques.

Jb Selliez, Octobre 2018

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THE GUILTY est produit par Lina Flint pour Nordisk Film Spring

Merci à Annemarie Hørsman, DFI

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Crédits photo: 

Mette Damgaard-Sørensen : Robin Skjoldborg

THE GUILTY : Nikolaj Moeller

WINTER BROTHERS : Masterplan Pictures

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