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Mis en lumière au Festival de Cannes lors de sa Réunion des exploitants (09 juillet 2021), les résultats 2020 des salles de cinéma du réseau Europa Cinemas montrent une meilleure résistance à la crise que l’ensemble du marché européen : la baisse des entrées des 1143 cinémas du réseau soutenu par Europe Créative / MEDIA est de 62%, contre 70% pour le marché européen. La fidélité de publics engagés et la résilience de salles qui ont su mettre en place des initiatives parfois médiatisées, ont permis à plusieurs films européens, notamment UN DIVAN A TUNIS et DRUNK, de trouver leur public tout en circulant dans de nombreux pays européens. Cette dynamique se poursuit dans la phase actuelle de réouverture, ce qui est de bon augure avant le lancement du Programme Collaborate to Innovate, qui soutiendra avec Europe Créative / MEDIA les actions de collaboration entre cinémas du réseau.

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Télécharger: Présentation (PPT)

Chiffres détaillés dans la Network Review #37 (disponible uniquement en anglais)

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Dans une année très difficile, certains résultats du réseau Europa Cinemas demeurent positifs

Partout en Europe, les salles de cinéma ont été amenées à fermer la majeure partie de l’année 2020.

Pour le réseau Europa Cinemas, soutenu dans le cadre d’Europe Créative / MEDIA, cette perte d’activité représente une baisse de 51% des séances et de 62% des entrées, soit une fréquentation totale de 30 millions d’entrées annuelles contre 79 millions en 2019. Le réseau était composé de 1143 salles dans 692 villes et 34 pays en 2020.

Cette baisse est relativement moindre que celle du marché, estimée à 70% par l’Observatoire européen de l’audiovisuel dans les pays de l’UE et au Royaume-Uni. Le même constat d’une baisse relativement moindre des entrées a été fait de façon plus générale au niveau des salles art et essai.

La place renforcée des films européens dans le réseau

Malgré ce contexte défavorable, la résistance de la fréquentation des salles Europa Cinemas et la poursuite de leurs efforts de programmation européenne sont des points positifs. Elles ont consacré 60,3% de leurs séances aux films européens. Ceux-ci représentent 17,1 millions d’entrées, soit 56,7% des entrées du réseau.

L’absence de films américains porteurs à partir des premiers confinements (à l’exception notable de TENET), se traduit dans le réseau par des parts de marché en termes de séances et d’entrées en hausse pour les films européens : 

3,4 points en plus pour les séances (60,3% en 2020 contre 56,9% en 2019),

3,8 point en plus pour les entrées (56,7% en 2020 contre 52,9% en 2019).

7 films européens sont présents parmi le top 15 des meilleures entrées dans le réseau (contre 5 l’année précédente) : J’ACCUSE, UN DIVAN A TUNIS, SORRY WE MISSED YOU, JUDY, LES MISERABLES, CORPUS CHRISTI (Label Europa Cinemas), LA VERITE. Ces films représentent chacun plus de 200 000 entrées dans le réseau Europa Cinemas.

Tout comme le meilleur film dans le réseau, PARASITE (1,4 millions d’entrées en 2020, après avoir déjà bien circulé en 2019 suite à sa Palme d’Or), les meilleurs films européens sont cette année des continuations. Le nombre de films programmés en première exclusivité a baissé de 42% en 2020. A cause de l’annulation de nombreux festivals, les sorties à grande échelle des productions européennes ont été sérieusement ralenties.

UN DIVAN A TUNIS est une exception à souligner : ce film français sorti en 2020 a réalisé 300 000 entrées dans les salles Europa Cinemas d’une bonne dizaine de pays, tout au long de l’année 2020. Le réseau représente 55% des entrées de ce succès. Il montre que le réseau est crucial pour la circulation des films européens hors de leur territoire d’origine : jusqu’à 68% des entrées du film français PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU et même 86% des résultats du documentaire macédonien remarqué HONEYLAND sont dus aux salles Europa Cinemas.

De façon encore plus emblématique, les salles du réseau ont consacré en moyenne 1 séance sur 3 aux films européens non nationaux (32,8% des séances du réseau). Ce chiffre est cependant en légère baisse, car les distributeurs ont été réticents à sortir des films européens non nationaux dans une période où certains des principaux événements n’ont pu avoir lieu. Ainsi, les productions nationales ont été favorisées.

Le cinéma français, 2ème nationalité dans le réseau, derrière les films US

Les films français ont toujours été particulièrement forts dans le réseau, mais la crise, et la faiblesse de la circulation des films anglais en 2020, ont accentué cette tendance. En 2020, ils représentent 19% du total des entrées, ainsi que 21% du total des projections (contre 15% des entrées et 19% des projections en 2019). Il s’agit de la deuxième nationalité la plus représentée dans le réseau, derrière le cinéma américain : 19% des entrées pour les films français contre 30% pour les films américains.

Les 5 premiers films français dans le réseau en termes de séances sont UN DIVAN A TUNIS, LA VERITE, J’ACCUSE, LES MISERABLES et ETE 85. Notons la diversité des films représentés ici et de nouveau les excellents résultats d’UN DIVAN A TUNIS, coproduction franco-tunisienne, premier long-métrage de sa réalisatrice.

En termes d’entrées, J’ACCUSE est le meilleur film français de l’année dans le réseau (7ème, 323 450 entrées), suivi d’UN DIVAN A TUNIS (8ème, 298 907 entrées) et LES MISERABLES (11ème, 258 694 entrées).

Face à la crise : résilience des salles et nouvelles activités en numérique

En 2020, les exploitants du réseau se sont rapidement mobilisés, dès les premiers confinements puis pendant l’été. On se souviendra ainsi de la mise en place rapide de séances événementielles virtuelles, des plateformes de visionnement en ligne connectées aux sites des salles, de cinémas mettant en place la distribution de masques et des tests de dépistage Covid. Souvenons-nous aussi des projections sur les murs des villes et du retour des séances en drive-in, à l’instar de celles organisées ici-même, à Cannes, avec l’exploitant des Arcades, Philippe Borys Combret. Cet exploitant membre du réseau ouvre d’ailleurs ces jours-ci, à Cannes, un multiplexe à la pointe de la modernité, le Cineum.

La crise, ce fut aussi une adaptation des professionnels de l’exploitation aux nouvelles pratiques numériques. De nombreux festival et événements ont pu avoir une présence en ligne, comme notre Réunion des exploitants cannoise il y a un an. Deux événements européens importants ont aussi pu avoir lieu en  2020, malgré tout : la 5e Journée européenne du cinéma art et essai, en partenariat avec la CICAE, et la European Cinema Night, avec le Programme Europe Créative / MEDIA, chacun mêlant séances réelles et virtuelles, en fonction des situations locales. 

Les webinaires ont aussi permis d’explorer de nouvelles formes de partages et de franchissement virtuel des frontières : panel organisé avec le Festival de Contis et Box Office Pro, participation aux Journées professionnelles de Cinémas 93 en ligne, Labs de Séville et de Thessalonique de partage d’expériences par de larges groupes d’exploitants du réseau.

Ces nouveaux usages numériques nés des confinements incitent certainement à la création de nouveaux liens professionnels, plus simples et plus directs, et donneront lieu dans le futur à de nouveaux projets.

2021, une année de (ré)ouverture et de nouvelles collaborations

En 2020, les salles de cinéma se sont battues pour faire connaître leur rôle de « première nécessité » et maintenir un lien avec leur public. Celui-ci était bien là, à la réouverture des cinémas en 2021. Des carrières de films interrompues ont repris ces dernières semaines, comme ce fut le cas pour DRUNK à partir du mois de mai 2021, avec succès.

Le développement du nouveau programme Collaborate to Innovate par Europa Cinemas, mené avec Europe Créative / MEDIA et qui devrait bénéficier à des dizaines de salles du réseau en 2021/2022, tombe au bon moment pour bâtir de nouvelles coopérations entre les salles.

Comme le numérique il y a une quinzaine d’années, de nouveaux champs sont à explorer pour une exploitation qui doit se rapprocher de tous les publics, prioritairement les plus jeunes. Ce nouveau programme destiné à soutenir l’investissement des exploitants (jusqu’à 100 000 euros pour un projet collectif) publiera ses premières attributions en juillet 2021.

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Jean-Baptiste Selliez, Nicolas Edmery

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Image: DRUNK