Entretien avec Christopher Bausch
Casino, Aschaffenburg, Allemagne
A travers une série d’entretiens avec les exploitants membres de son comité de validation, Europa Cinemas réalise un état des lieux de l’exploitation indépendante en Europe en ces temps de crise.
1 - Tout d’abord, comment allez-vous ?
Après le premier choc et une certaine sidération, je vais bien au vu des circonstances.
L’enjeu est maintenant de gérer chaque journée de façon judicieuse, d’accomplir les tâches qui restent et de trouver la force de regarder vers l’avenir pour essayer de retirer des choses positives de cette période difficile.
2 - Comment gérez-vous cette situation particulière d’un point de vue professionnel ?
Les équipes des salles d’Aschaffenburg et Francfort ont une activité réduite et nous échangeons presque constamment par vidéoconférence, e-mails et messagerie instantanée. Après les premières semaines, compliquées aussi personnellement pour tous, nous essayons maintenant de nous concentrer sur une réouverture. Ensemble nous prévoyons les films que nous allons pouvoir projeter pendant les premières semaines – de la reprise des films « pré-Corona » à des cycles spéciaux et des événements. Nous essayons aussi de rester en contact avec nos spectateurs pendant la fermeture, via les réseaux sociaux et la Newsletter. Naturellement nous sommes aussi en contact permanent avec les gouvernements régionaux de Bavière (pour le Casino Aschaffenburg) et de Hesse (pour le Harmonie et le Cinema à Francfort) ainsi qu’avec les structures de financement cinématographique concernant la mise en place de programmes de soutien, etc…
3 - Quels projets vous ont paru intéressants pour maintenir une activité et lesquels avez-vous pu mettre en place ?
La page https://zurueckinskino.de compile des idées et des activités créées par des exploitants de façon autonome. Nous avons mis en place certaines de ces activités dans nos salles.
4 - Quelle est la réponse de l’Etat et des institutions publiques locales allemandes, pour les salles de cinéma ?
Le gouvernement fédéral allemand soutient avec quelques programmes les petites sociétés et les établissements artistiques et culturels. Ce sont des aides exceptionnelles s’élevant de 5000€ à 20000€. De plus, les Länder ont eux-mêmes différents programmes.
En Bavière, il s’agit d’une aide immédiate pour les entreprises, graduelle selon le nombre de personnes employées. En Hesse, il y a des dédommagements immédiats pour les petites entreprises, jusqu’à 20000€. En outre le Fonds de financement cinématographique bavarois a déjà versé une aide de 5000€ à tous les cinémas qui compte jusqu’à 7 écrans. De plus, les primes à la programmation ont été doublées et seront versées dès fin juin au lieu de novembre. En Hesse, le Fonds HessenFilm prépare actuellement la mise en place d’une aide.
5 - Quelles sont vos plus grandes inquiétudes pour les mois à venir ? Comment voyez-vous la reprise ? Dans votre rapport à votre public, avez-vous des craintes ou au contraire voyez-vous des raisons d’être optimiste ?
Plus que de la fermeture soudaine, je m’inquiète des semaines et des mois qui vont suivre la réouverture. Il s’écoulera un certain temps avant que les nouveaux films aient une date de sortie, que les distributeurs reprennent leurs actions marketing et que la peur d’attraper le virus s’éloigne. Nous devrons le cas échéant manœuvrer aux limites financières de la rentabilité. Néanmoins je suis convaincu qu’après des mois d’isolation et parfois de quarantaine chez eux, nos spectateurs se réjouissent déjà de retourner au cinéma. Grâce à notre action de vente solidaire de tickets, nous recevons beaucoup d’e-mails avec des messages personnels. Tous écrivent que nos cinémas leur manquent, qu’il faudra bientôt que ça reparte, et qu’ils savent déjà quels films ils veulent voir ! C’est le signal clair que nous ne perdons pas de spectateurs au profit des plateformes de streaming, bien au contraire !
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Mai 2020
Raphaëlle Gondry
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Anhand einer Reihe von Interviews mit unabhängigen Kinobetreibern des Prüfungsausschusses, zieht Europa Cinemas Bilanz über die Situation des Kinobetriebs in der aktuellen Krise in Europa.
1 - Zuerst einmal, wie geht es Ihnen?
Nach der ersten Schockstarre geht es mir mittlerweile den Umständen entsprechend gut. Der Fokus liegt nun darauf, jeden Tag sinnvoll zu gestalten und liegengebliebene Tätigkeiten endlich zu erledigen und die Kraft zu finden, nach vorne zu blicken, um aus der schwierigen Situation dennoch das Bestmögliche herauszuholen.
2 - Wie gehen Sie mit der besonderen Situation aus professioneller Sicht um?
Das Team der Kinos in Aschaffenburg und Frankfurt ist in Kurzarbeit und wir tauschen uns quasi permanent via Videokonferenz, Emails und whatsapp aus. Nach den ersten für alle auch persönlich schwierigen Wochen versuchen wir uns nun auf eine Wiedereröffnung zu fokussieren. Gemeinsam planen wir, was wir in den ersten Wochen zeigen können – von der Wiederaufnahme von Filmen von „vor Corona“ über Sonderreihen und Events. Parallel versuchen wir während der Schließung in Kontakt mit unseren Gästen zu bleiben, via SocialMedia und über Newsletter. Und natürlich stehen wir in stetigem Kontakt zur bayerischen (Casino Aschaffenburg) und hessischen Landesregierung (Harmonie und Cinema Frankfurt) sowie zu den regionalen Film- und Kinoförderungen wegen weiteren finanziellen Untersützungsprogrammen usw.
3 - Welche Projekte waren interessant, um sie fortzuführen und welche konnten Sie umsetzen?
Auf der Seite https://zurueckinskino.de sind eine Sammlung von Ideen und Aktivitäten deutscher eigenständiger Kinobetreiber einzusehen. Einige dieser Aktivitäten haben wir auch in unseren Kinos umgesetzt.
4 - Welche Maßnahmen des Staates, der Länder und lokaler Einrichtungen unterstützen Kinos in dieser Krisenzeit? Gibt es bereits finanzielle Hilfen oder sind welche geplant?
Die deutsche Bundesregierung unterstützt mit einigen Programmen kleine Betriebe und auch künstlerische und kulturelle Einrichtungen. Dies sind einmalige Soforthilfen von 5.000€ bis 20.000€. Die einzelnen Bundesländer haben zudem unterschiedliche Programme.
In Bayern ist dies eine Soforthilfe für Unternehmen, gestaffelt nach angestellten Mitarbeiter*innen. In Hessen gibt es Sofortzahlungen für kleine Unternehmen bis zu 20.000€.
Zudem hat die bayerische Film- und Kinoförderung eine Sofortauszahlung von 5.000€ an alle Kinos bis 7 Leinwände veranlasst. Auch wurden die Preisgelder für die Kino-Programmpreise durch den FilmFernsehFonds Bayern (FFF) verdoppelt und sollen anstatt im November bereits Ende Juni ausgeschüttet werden. In Hessen ist eine Soforthilfe für Kinos durch die Film- und Kinoförderung HessenFilm noch in Planung.
5 - Was sind Ihre größten Bedenken für die kommenden Monate? In Bezug auf die Kinobesucher, haben Sie irgendwelche Sorgen oder sind Sie eher optimistisch? Glauben Sie, dass sich die Beziehung zu Ihren Gästen weiterentwickelt, und wenn ja, wie?
Sorge machen mir mehr als die akute Schließung, die Wochen und Monate nach der Wiedereröffnung. Bis neue Filme Starttermine haben, die Marketingaktivitäten der Filmverleiher wieder auf normalem Betrieb laufen und bis die sicher weiterhin verbreitete Sorge sich anzustecken, abnimmt, wird einige Zeit vergehen und wir werden gegebenenfalls an der finanziellen Grenze der Wirtschaftlichkeit operieren müssen. Nichtsdestotrotz bin ich überzeugt, dass sich unsere Gäste nach Monaten der Isolation und gegebenenfalls häuslicher Quarantäne bereits heute auf den nächsten Kinobesuch freuen. Durch unsere „Solidaritäts-Gutschein“-Aktion erhalten wir viele, viele Emails, die alle von persönlichen Notizen geprägt sind. Alle schreiben, dass sie unsere Kinos vermissen, dass es bald wieder losgehen muss und welche Filme sie noch sehen wollen! Ich deute dies als ein deutliches Signal, dass wir keine Gäste an Streaming-Plattformen verlieren, eher im Gegenteil!
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Mai 2020
Raphaëlle Gondry
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