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Giornate degli Autori

Discussion avec le jury du Label

10/09/2021

Chaque année, les pays de l’UE sont représentés à Venise par un jury composé de jeunes femmes et hommes venus de toute l’Europe sous l’initiative 27 Times Cinema. Les 27 jurés sont sélectionnés parmi le public des salles du réseau Europa Cinemas. Ils ont notamment pour mission de décerner un prix au meilleur film des Giornate degli Autori. Les 27 ont parlé au jury du Label Europa Cinemas composé de Federico Babini (Directeur, Spazio Alfieri, Florence, Italie), Piotr Czerkawski (Programmateur, Kino Nowe Horyzonty, Wrocław, Pologne), Meryl Moser (Director, Cinérive S.A., Vevey, Suisse) et Andrea Stosiek (Directrice, Sputnik Kino, Berlin, Allemagne) de leurs expériences individuelles de travail dans leurs cinémas, et de la façon dont se concrétise leur collaboration en tant que jurés de la dix-huitième édition du Label Europa Cinemas à Giornate degli Autori.

Giornate degli Autori

Pourquoi est-il important pour les cinémas d'Europe de faire partie du réseau Europa Cinemas ?

Andrea : L'Europe a une si grande histoire et grâce au label Europa Cinemas, les gens peuvent reconnaître les films européens pour ce qu'ils sont. Un lien se crée entre les spectateurs eux-mêmes, ne serait-ce qu'en regardant la bande-annonce d'Europa Cinemas. Nous faisons partie d'une communauté, c'est ce qui rend le réseau si spécial.

Piotr : Nous savons tous à quel point les films hollywoodiens sont dominants, mais de notre point de vue - en tant que personnes souhaitant montrer des films d'art et d'essai européens - il est très difficile de concurrencer le marché américain, ce qui rend encore plus crucial le fait d'être uni en tant que réseau.

Quel pourrait être l'impact du label Europa Cinemas dans la carrière d'un film ?

Meryl : Il a surtout un impact sur les exploitants, qui peuvent décider de programmer le film. En tant qu'exploitant, vous devez créer un certain degré de confiance entre vous et votre public, ce qui est lié au Label.

Piotr : C'est également important pour les distributeurs. Lorsqu'un film reçoit le Label, cela garantit sa présence dans d'autres cinémas européens ainsi que son soutien.

Constatez-vous un changement dans le public qui va au cinéma ces deux dernières années ?

Piotr : Il y a un changement évident dû à la pandémie, bien sûr. Les événements spéciaux deviennent plus populaires que les sorties régulières - une seule projection peut attirer plus de monde que les régulières.

Federico : Malheureusement, mon cinéma a perdu beaucoup de spectateurs plus âgés à cause de la pandémie. Mais les films sont faits pour être projetés dans les salles de cinéma, nous devons continuer le combat.

Andrea : La numérisation a changé beaucoup de choses pour nous, grâce à l'utilisation des sous-titres et des films non doublés, nous avons gagné un public beaucoup plus jeune et international. Le public du cinéma d'art et d'essai en Allemagne n'a pas beaucoup changé au fil des ans.

Meryl : Les gens qui regardent des films en ligne retourneront toujours dans les salles de cinéma. Je crois fermement que les salles de cinéma sont des lieux où l'on peut rencontrer d'autres cinéphiles et créer des liens avec eux. Des changements peuvent apparaître, mais nous devons suivre l'évolution du public.

Avec l'utilisation croissante des plateformes VOD, comment voyez-vous l'avenir des salles de cinéma ?

Piotr : Nous sommes une grande organisation, nous avons également une société de distribution et organisons des festivals de films, il a donc été plus facile pour nous de traverser la pandémie. Je pense que les gens qui regardent des films à la maison sont encore en train de s'habituer à regarder des films. Mais lorsqu'ils viennent au cinéma, nous pouvons leur offrir quelque chose de plus, une séance de questions-réponses ou une rencontre avec le réalisateur, par exemple.

Federico : Je pense que ce n'est même pas le plus gros problème que les gens regardent des films sur des plateformes de streaming, mais les plateformes commencent aussi à produire des films, et je crains que cela ait un impact sur les films et qu'il y ait de légers changements dans la façon dont les films sont faits. Ils sont fait pour les plateformes plutôt que pour les cinémas. Je pense que cela peut être un vrai problème.

Andrea : A Berlin, nous avons fondé un réseau de cinémas indépendants appelé IndieKino, et pendant le deuxième confinement nous avons créé notre plateforme. Nous proposons maintenant une programmation Art et Essai sur cette plateforme, avec des films différents chaque mois. Mais - et c'est très important pour moi - la salle de cinéma passe toujours en premier. Nous ne projetons pas de films qui sont encore dans les salles. Nous ne voulons pas de concurrence entre le cinéma et la plateforme.

Meryl : Je comprends qu'un film doive d'abord être projeté en salle, mais ce ne sera plus le cas. Surtout pour les grands films, les gens les regarderont chez eux, mais je pense que le public des films d'art et d'essai continuera à aller au cinéma, ce sera moins un problème. Je pense que nous devrions suivre les plateformes de streaming, jouer avec elles et ne pas nous opposer à elles.

Lorsque vous choisissez un film que vous souhaitez montrer dans votre cinéma, êtes-vous à la recherche de certaines valeurs ?

Piotr : Je pense que ce serait très dangereux, car la qualité doit prévaloir. De nombreux films sont réalisés avec de bonnes intentions, mais les films eux-mêmes sont désastreux.

Federico : Pour moi, c'est plutôt une combinaison de ce que Piotr dit et des sujets que je recherche. Le film aborde-t-il des sujets importants pour la société ?

Andrea : Je crois vraiment que le cinéma est là pour raconter des histoires qui ne peuvent pas, et ne doivent pas, plaire à tout le monde. Les films montrent aux gens quelque chose qui sort de leurs petits mondes. Le cinéma est aussi là pour éduquer. Je pense que mon public fait confiance à mon cinéma parce que tous les films que nous projetons sont là pour une certaine raison.

Meryl : Je suis d'accord avec les autres, mais pour moi, cela dépend aussi de ce que le public veut voir, nous connaissons le nôtre et nous montrons différents films dans différentes villes parce que les cinémas attirent différents publics.

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Zhana Kalinova - Bulgarie (ambassadrice 27 Times Cinema du cinéma Dom na Kinoto)

Job van Aken - Pays-Bas (ambassadeur 27 Times Cinema du cinéma Rialto)

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